Au matin, les vitres sont
complètement glacées à l’extérieur comme à l’intérieur. C’est avec un chauffage
à gaz portatif que je les dégivre !
Je vais tout de même devoir
repartir. A 9h10, habillé comme au pôle sud (plusieurs épaisseurs de pulls, veste
polaire, coupe-vent en gore-tex, sous-vêtements, capuche, bonnet, gants), je
monte vers la crête au sud, sur une arête étroite. Le vent de nord-est est
tellement violent qu’il me pousse vers les parois abruptes du versant ouest,
difficilement retenu par mon bâton de marche utilisé comme une ancre. Je
progresse de rochers en rochers, assis ou à quatre pattes, aux passages les
plus risqués.
A hauteur de la pierre Fillole,
le sentier descend à couvert, hors de la crête dangereuse. L’altitude baisse,
le vent se calme. Je rejoins la route et m’engage dans une combe à l’abri du
vent.
Je fais une pause à la grange à
Masse et je commence à me déshabiller. Le soleil inonde la combe. Le sentier
entre sous forêt, perd de l’altitude, jusqu’au point de vue du Fénestré. On est
dimanche : quelques randonneurs montent en sens inverse.
J’entame alors une longue
descente en lacets vers la vallée du Rhône, dans les buis qui réapparaissent.
J’enlève mes dernières pelures et je termine en tee-shirt. Des randonneurs me
demandent s’il y a encore de la neige là-haut. Oui, mais ce n’est pas le plus
grave !
J’atteins au pied de la montagne
un gîte d’étape, à l’entrée de Culoz. Là je retrouve Viviane à 12h45.
Nous mangeons dans le fourgon.
Nous traversons ensuite la ville
en voiture jusqu’au bord du Rhône.
A 14h10, je continue à pied,
cette fois avec Oscar. Petit sac à dos allégé.
Nous traversons le Rhône sur le
pont de la Loi. Le
fleuve, dans sa traversée du massif jurassien, marque ici la limite entre le
département de l’Ain et le département de Savoie, séparant le Bugey du Jura
savoyard. Pénétrant en Savoie, le GR 9 rencontre sous les marches du pont, au
bord de l’eau, le GR 65 (Genève – Roncevaux), l’une des voies du chemin de
pèlerinage de St-Jacques-de-Compostelle, avec lequel il va faire trajet commun.
L’itinéraire emprunte maintenant
les berges du Rhône, zone inondable. Changement complet de paysage. On chemine
dans une forêt de printemps vert tendre entre fleuve et gravières. Des bouquets
de primevères acaules fleurissent sur les bas côtés.
Nous bifurquons entre deux
bassins de gravières sur une digue boisée. Des rousserolles sautillent dans la roselière. Oscar
en profite pour aller nager. Nous arrivons près d’une zone de loisirs, l’étang
Bleu ; nous passons sous le viaduc d’une voie ferrée et poursuivons sur une digue le long du Rhône.
Beaucoup de promeneurs. Des grands cormorans font sécher leurs ailes sur un
arbre mort au milieu du fleuve en compagnie de goélands.
On atteint le port de loisirs de
Chanaz ; on passe devant le terrain de camping (ouvert) ; et par un
pont piétonnier on entre dans Chanaz, petite bourgade touristique, au
bord du canal de Savières qui relie le Rhône au lac du Bourget.
Les deux GR s’engagent sur les
collines avoisinantes, cheminent plein sud sur un petit plateau qui domine le
fleuve (ancienne voie romaine). Passant devant un oratoire, on poursuit à
travers la campagne jusqu’à une vieille ferme et l’on remonte jusqu’au hameau
de Vétrier.
Retrouvant
Viviane à 17h30, nous revenons à Chanaz, au camping croisé tout à l’heure, déjà
ouvert pour les habitués du week-end. Il
subsiste tout de même un espace pour les gens de passage !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire